Ce jeudi, Philippe Duron a remis à la Ministre des Transports Elisabeth Borne le rapport du Conseil d’Orientation des Infrastructures, document de travail qui doit permettre au Gouvernement de se prononcer sur la réalisation ou non de certaines grandes infrastructures en France. A la lecture de ce document, il apparait que la majeure partie des grands projets d’Auvergne-Rhône-Alpes sont repoussés aux calendes grecques rendant plus qu’hypothétique leur réalisation.

En Auvergne-Rhône-Alpes, le Gouvernement va donc très probablement choisir de mettre un terme à des projets structurants pour la région, sans discernement. S’il s’agissait d’afficher la priorité dans les investissements sur la mobilité du quotidien et donc sur le développement des TER et l’aménagement des gares, l’abandon de projets coûteux et non strictement nécessaires (comme l’A45 par exemple) pourrait alors être comprise. Mais ce rapport ne prévoit ni alternative ni financement compensatoire. En l’état, il s’agit d’une perte sèche pour la région.

Pour nous, il est incompréhensible que des projets majeurs comme le Contournement Ferroviaire de l’Agglomération Lyonnaise (CFAL), qui vise précisément à améliorer l’ensemble du réseau de la région, dont la desserte en TER, soient considérés comme secondaires.

 De même, il y a lieu de s’inquiéter du traitement qui est fait des accès français au Lyon-Turin alors  même qu’ils ont été conçus comme des leviers déterminants pour l’aménagement du territoire et le développement économique de la région, dans une vision européenne. Quant au POCL, il constitue un outil majeur pour le désenclavement de Roanne, Clermont et Saint-Etienne.

Ainsi, si le Gouvernement suit les préconisations de ce rapport, Auvergne-Rhône-Alpes, 2ème Région de France, au cœur des échanges européens, se retrouvera amputée des moyens de son développement à moyen et long terme, sans pour autant pouvoir développer les mobilités du quotidien en mettant la priorité dans le développement de l’offre TER. Nous attendons donc du Gouvernement un meilleur traitement de la région qui, en l’état, est sacrifiée sur l’autel des économies.

De même, nous attendons du Président Wauquiez qu’il consacre dès aujourd’hui toute son énergie à préserver les projets qui sont les plus vitaux pour la région et à envisager des alternatives crédibles pour les autres. Dans ce combat pour l’avenir de notre région, nous serons force de propositions et aux côtés de ceux qui se mobilisent face au Gouvernement pour garantir les intérêts de nos territoires.

Jean-François DEBAT,
Président du groupe Socialiste et Démocrate