Ce jeudi 9 février en Assemblée plénière (aux environs de 22 heures au moment où l’attention aura sans doute fléchi chez les observateurs et la presse…), les Conseillers régionaux devront se prononcer sur une délibération permettant à Laurent Wauquiez, Président de Région, de bénéficier d’une indemnité de séjour. Il s’agit d’une disposition, légale, permettant au Président de Région de faire prendre en compte ses frais de séjour à Lyon puisqu’il n’y réside pas.

Cette disposition, bien que légale, nous interroge cependant fortement : depuis un an Laurent Wauquiez demande des efforts budgétaires sans précédent à tous les acteurs associatifs et aux chômeurs de la Région. Depuis un an, il se gargarise d’avoir fait voter une baisse de 10% des indemnités des élus régionaux et en fait un symbole de sa politique, sous entendant, sans preuve, que les élus précédents abusaient du système. Se faire payer un pied-à-terre lyonnais tout en mettant une pression considérable sur les Auvergnats et les Rhônalpins pour réduire les dépenses de la Région de 75 millions d’euros par an, il y a là, pour le moins, un vrai manque de cohérence et une – très légère ! –  contradiction… !

Laurent Wauquiez a par ailleurs le sens du timing. Cette demande intervient quatre mois seulement avant la fin de son mandat de député. De là à y voir une coïncidence avec une prochaine baisse de revenus du Président de Région – qui ne pourra plus être à la fois député et président de Région du fait de la fin du cumul des mandats – il n’y a qu’un pas. Il doit au moins sur ce sujet des explications claires aux Auvergnats et aux Rhônalpins.

Enfin et surtout, la délibération ne contient aucun chiffre, aucun plafond, aucune transparence : c’est inconcevable !> Nous n’avons pas eu de réponse à notre question posée clairement en commission des finances. Aussi, afin d’encadrer cette indemnité et de rendre des comptes aux contribuables Rhônalpins et Auvergnats, nous avons déposé un amendement demandant la publication chaque année du montant de cette indemnité de séjour. Nous sommes certains que Laurent Wauquiez acceptera ce jeudi de se soumettre à cette simple mesure de transparence ! En plein PenelopeGate, ce serait bien le minimum de la part du chevalier blanc qu’il prétend être. Car comme François Fillon le laisse lui-même entendre : « ce qui était acceptable hier, à défaut d’être accepté, ne l’est plus aujourd’hui ».

Jean-François DEBAT
Président du groupe Socialiste, Démocrate, Ecologiste et Apparentés