Les élus régionaux débattront jeudi prochain d’une convention de partenariat avec certains Départements de la région destinée à faciliter le retour à l’emploi des bénéficiaires du RSA. L’intention affichée semble louable : mieux accompagner les demandeurs d’emploi par des formations adaptées dans des métiers qui recrutent. Dès que l’on regarde le contenu, on s’aperçoit que ce plan n’est qu’une mascarade, qui permet à M. Wauquiez de pointer du doigt les chômeurs, soupçonnés de refuser de travailler.

Pour la première fois en un an, il est question de formation des demandeurs d’emploi : en effet, la nouvelle majorité a d’abord refusé, pour des motifs exclusivement politiciens, de participer au plan « 500.000 » qui aurait permis, en Auvergne-Rhône-Alpes, à 65.000 personnes de bénéficier d’une formation et d’une chance réelle de retrouver un emploi. Depuis, le seul message qui a été adressé est le suivant : la Région divise par deux le nombre de formations proposées aux chômeurs…

Et quelle est cette réponse aux 225.000 bénéficiaires du RSA ? Un dispositif croupion qui concernera … 1.200 personnes dans toute la Région !? Ce seul chiffre montre qu’il s’agit là d’un alibi dont le seul but est de permettre de menacer de sanctions ceux qui échoueraient dans cette formation : toujours cette obsession de dénoncer les plus pauvres comme des profiteurs.

Droits et devoirs dit L. Wauquiez. Certes. Mais que dit il lorsque, cette semaine, l’entreprise Aubert et Duval de Firminy, qui a reçu 1,2 million d’euros de subvention publique il y a quelques mois, licencie 70 salariés ? Rien, absolument rien. Plus de rappel des « règles du jeu », plus de « droits contre devoirs » : pour eux, aucun critère, aucune sanction ! En Auvergne-Rhône-Alpes, on peut toucher des millions d’euros de subventions et licencier des dizaines de personnes sans que cela ne provoque la moindre réaction du Président de Région, qui mène dans le même temps une croisade à l’encontre des bénéficiaires du RSA.

Oui, décidément, Laurent Wauquiez démontre une nouvelle fois qu’il est faible avec les forts et fort avec les faibles.

Jean-François DEBAT (Président du groupe Socialiste, Démocrate, Ecologiste et Apparentés au Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes).