Laurent Wauquiez n’a pas supporté d’être obligé de revoir sa position de baisse radicale de l’aide à la Maison des enfants d’Izieu. Et il a trouvé un coupable : l’opposition de gauche qui avait dénoncé cette baisse après le débat en commission et l’avait obligé à rectifier le tir en urgence. Son truc ? Sanctionner les élus, pardi ! Par une retenue sur leurs indemnités, pour tous ceux qui oseraient dire publiquement ce qui s’est déroulé en commission. Le rapport a été présenté ce jour en commission et défendu par le Vice-Président Blanc.

Cette menace de sanction est à la fois consternante, illégale et pathétique.

Consternante car Laurent Wauquiez veut, une nouvelle fois, corseter le débat et museler les élus ; ceux de l’opposition -mais aussi ceux de sa majorité qui en ont assez de ses pratiques autoritaires. Pour éviter de se voir « rattrapé par la patrouille » comme sur l’affaire d’Izieu, Il imagine faire taire les élus. C’est un nouveau signe de fébrilité et de dérive de Laurent Wauquiez.

Illégale car cette sanction porte gravement atteinte à la liberté d’expression des élus : ils seraient sanctionnés financièrement pour s’être exprimés dans le cadre de leur mandat !? C’est totalement illégal évidemment. De plus, la procédure est inique : elle ne dit pas qui déciderait de la sanction (le président ?) elle ne prévoit aucune procédure contradictoire, ni aucune procédure d’appel. Nous nageons en plein arbitraire.

Pathétique, car elle montre que Laurent Wauquiez vit encore à l’époque Pompidou : qui peut vouloir, en 2016, traquer les élus qui auraient l’outrecuidance de tweeter ? Ce rêve d’hyper-maîtrise est risible, pathétique et signe que Laurent Wauquiez est décidément un homme encore jeune, mais aux idées bien rances.